Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LadyBGlam© V.O Movie-TV Show.over-blog.com.

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

2 Août 2014, 21:06pm

Publié par LadyB.Glam

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

"Under the Skin" de Jonathan Glazer, avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams, Lynsey Taylor Mackay. (Drama)

Wow !!!
Ce film est carrément excellent. Une puissante réflexion sur les relations 'humaines' dénuées de tout sens moral dans un univers soi-disant abstrait, et pourtant bel et bien réel.
Magnifique Scarlett Johansson incarnant cette incroyable noirceur tant photographique qu'intérieure...
J'ai d'emblée souhaité me délecter de ce bijou en version anglaise sans sous-titres et j'ai eu raison. J'y ai gagné en sens, en atmosphère pour y découvrir chaque couche de lectures multiples de plein fouet.
Ce film ne laissera personne indifférent.

[Minute blonde...Quelques missives AFP (A Faire Peur) viennent de tomber... so gimme a sec' will ya...takk]
Beaucoup de streaming users l'ont détesté car ils s'attendaient à pouvoir contempler dans leur anonymat éjaculatoire les boobs et les fesses de Scarlett en grand écart, et ont donc été très déçus de ne trouver que des keums à woualp, de la tête au zgueg.

Un certain *BobLéponge* a écrit "qu'il avè perdu son tant kar la bombace ne bézé mème pa". (Ouch...)
*NoNo* lui a considéré que "plus nul tu meurt". (Aïe...)
*PasTriste* de son côté a tenté l'approche je-n'aime-pas-mais-je-m'explique-écoutez-moi-bien " Insipide, glauque, sans interêts, même la plastique de Scarlett Johansson et certains beaux clichés des côtes d'Ecosse ne suffisent pas a rendre ce film un peu attrayant, pas d'action, plan long, et froid, effets spéciaux sans budget bref une vraie catastrophe... bref une perte de temps. (OuïeYouYouïe... )
Si on t'a tous bien décryptés *PasTriste*, ben t'as pas bandé hein ? Bah c'est triste. Wouaish ! ou wesh. (I'm not even french...)
Petite dédicace rien que pour vous Mista *PasTriste*, c'est d'la bônne : http://www.youtube.com/watch?v=3y6JNU_w1sg
*CoucheCulotte* a vivement remercié par ce magnifique "merci pr les comm j ai faillie le matter et perdre mon temps, c domage je suis fou amoureux de son derriere" tous ses camarades queutards de la tranche horaire minuit/trois heure du mat' "je-mate-du-porno-avè-Scarlett."
[End of quotes]
Et pourtant, pourtant..., quel dommage mes chers amis planqués derrière vos claviers la tête recouverte d'une capote XXS, nouveau passe-montagne L.M.F (Let Me Fuck) assez en vogue chez les lascars qui ne portent que de la marque dans l'obscurité, pourtant disais-je, vous auriez dû demander à votre maman.
Elle vous aurait certainement parlé de votre papa...Umm, et surtout de faire attention au PQ.
Mais, passons. Passons sur ces sympathiques commentaires qui sentent la purée froide.
Je retourne au plus vite à mes amours.

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

Scénario simple d'une douloureuse histoire ordinaire. La nôtre...

[Ici] c'est une femme qui endosse la PEAU du personnage/cliché porté en général et généreusement par les hommes-dragueurs-invétérés (selon l'avis de Glazer bien sûr) et se nourrit de leurs pulsions sexuelles sans le moindre respect car de toute évidence, elle n'a pas d'appétit sexuel.
On le découvre progressivement, cette créature divine n'apprend rien car elle ne fait que coloniser les autres, sans en tirer l'essence même de leur exquise civilisation, c'est à dire : son savoir 'être un humain'. (je suis ironic of course)
Cette 'entité' female ne peut donc pas être 'humaine' et c'est par ce biais que l'on peut accepter l'idée qu'elle séduise à la pelle des spécimens mâles (au passage : franchement médiocres, autre choix du réalisateur ) sans aucune forme de sentiment, ni amoureux ni moral.
Le récit se tient loin des roucoulades et autres facéties amoureuses connues, pour affiner une profondeur de champ par un regard froid presque létal au travers des yeux de cette femme redoutablement primaire, sur la vacuité de notre existence.
Le sexe pour le sexe, et rien d'autre ? Pas du tout, ce n'est là qu'une mise en bouche.
En effet, elle n'est finalement qu'une énorme énergie constituée d'instincts dans sa forme la plus bestiale.
Le monde qui l'entoure est maussade, amer, et c'est elle qui nous l'exhibe sous le nez ce "nôtre monde", filmé à coups de sabre, tranchant dans des plans d'une cruelle banalité, et ce schéma visuel d'une rare beauté esthétique ne masque jamais pour autant la noire motivation première de cette femme, déterminée à extirper toute vie chez ces amants définitivement interdits d'orgasme.
On a là une nouvelle lecture riche, implacable, impeccable.

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

Les scènes de nu sont en priorité des striptease d'hommes marchant vers l'actrice qui recule lentement, se dévêtant jusqu'à l'érection (on imagine la stupeur chez *Bob/NoNo* right ?) , avançant vers leur mort inéluctable sur ce sol en miroir éblouissant de beauté.
Lorsqu'ils s'enfoncent dans ce reflet de diamant liquide absolument noir, leur dernier regard reste figé sur l'objet de leur désir unreachable. (hors d'atteinte).
Glazer a eu tout le loisir d'aiguiser sa narration jusqu'à l'amener au paroxysme de la cruauté dans des dialogues indiquant clairement que tout autant que cette prédatrice sans cœur, chaque protagoniste n'avait décidément aucune vie intéressante.
Quelle nouvelle claque !
Scarlett Johansson's character ne connait ni la peur, ni la haine, pas plus que l'envie d'aimer tout court ( le bébé abandonné seul sur la plage par exemple... qu'elle enjambe froidement), aucun désir de maternité donc et tout y passe..., elle ne sait même pas ce qu'est le 'vrai' désir sexuel..., bref, tous les rapports femme/homme sont totalement inversés pour donner au final : un 'être humain' pas du tout humain, par conséquent une reproduction d'une femme impensable, inconcevable (et pourtant...) car comme le souligne le titre 'Under The Skin' ( jeu de mot très ironique avec l'expression anglaise = I got you under my skin/ je t'ai dans la peau...), cette imitation de la femme mangeuse d'hommes n'a rien 'à l'intérieur' d'elle, pas même une âme.

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

Toute la partie durant laquelle elle tente de se comprendre et de s'accepter est également très belle, car elle n'y parvient pas du tout.
L'actrice Scarlett Johansson excelle juste par ses intenses regards dans le miroir à me faire douter de sa monstruosité tellement la perfection est présente sous cette peau sans chair.

Même si elle en a l'apparence, elle n'est qu'une coquille vide.
Elle n'existe même pas.
Elle n'est donc même pas un monstre. Je ne pouvais par conséquent la blâmer de rien...absolument rien.
Jusqu'à la fin, et c'est absolument remarquable, j'ai espéré la voir épouser la cause de l'Humanité en apprenant à comprendre l'autre. Cet autre si merdique, tellement moche il est vrai. Mais c'était peine perdue. Je pense que le message était très clair.
Les seuls extra-terrestres dans tout ceci, c'est bel et bien nous.
Alors arrive l'ultime baffe bien méritée.

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

Et ce que j'aime beaucoup à ce stade là, c'est qu'en réalité, l'auteur a laissé croire qu'il parlait d'une femme (même extra-terrestre) alors qu'il exprimait ici sa vision très personnelle des hommes en général sous cet angle fantastique, ces hommes qui au-delà d'enchaîner des liaisons sans adieux, ces hommes n'aiment pas de toutes façons, ils ne le veulent pas parce qu'ils ne le peuvent plus.
Et tous ces hommes, eh bien c'est nous. Alors, à qui la faute ? Les réponses sont dans le film et en chacun de vous. Just watch it.
Serait-ce la fin de notre humanisme ? J'ai malheureusement le sombre sentiment que cette apocalypse annoncée avait déjà commencé quelques siècles avant...alors, j'ai cessé d'attendre depuis longtemps.
C'est là mon approche très crue et réaliste de cette histoire, dont je me suis appropriée l'aspect métaphorique comme seul véritable dialogue intime avec le cinéaste.

Extrêmement bien tourné, j'ai découvert dans ce film non seulement un remarquable culot intellectuel de la part de Jonathan Glazer mais surtout une nouvelle facette chez ce talentueux réalisateur pour le moins atypique, tout à la fois troublante, émouvante et infiniment poétique.
Il m'a stupéfaite d'un bout à l'autre sans jamais me lasser. :)
Bravo !
Scarlett Johansson m'a également impressionnée, étonnée, séduite dans tous les sens du terme et fait pleurer. <3
Standing Ovation !

LB.G

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

Eléments de réflexion.

"Les scènes de nu sont en priorité des striptease d'hommes marchant vers l'actrice qui recule lentement, se dévêtant jusqu'à l'érection."
Le réalisateur a délibérément choisi de cadrer en plan large les corps nus des hommes dans leur intégralité, à mon avis non par voyeurisme, mais pour rendre plus perceptible l'aspect vulnérable de l'être humain. Mais ce n'est là qu'une possibilité de compréhension.
La nudité dans les films ou ailleurs, et par dans nos inconscients, est à bien des égards subversive. Sujet à de nombreuses controverses intellectuelles justement parfaitement inutiles la plupart du temps, puisque rien n'est plus simple que de comprendre la présence d'un tel élément sémantique en se référant à son contexte directement.
Or dans le cas qui moi m'intéresse, je ne m'attacherai essentiellement qu'au regard que l'auteur-cinéaste pose à la fois sur l'extérieur du corps (sa nudité) et sur l'intérieur (son souffle de vie), ces deux regards étant le reflet justement du néant qui oppose définitivement le personnage de Scarlett Johansson à ses proies.
Il m'a semblé qu'il était plus important d'examiner combien il est difficile de donner et de rendre à l'écran l'idée même du vide intérieur d'un être quel qu'il soit, et plus particulièrement ici de cette extra-terrestre, faisant d'elle une sorte de décodeur linguistique concret dont Glazer use avec précision afin de me permettre de capter ce qu'il est ordinairement impossible de voir en deux ou trois dimensions.

Under The Skin (Movie) 2013 Drama.

Lorsqu'ils s'enfoncent dans ce reflet de diamant liquide absolument noir, leur dernier regard reste figé sur l'objet de leur désir unreachable. (hors d'atteinte)."
Cet élément symbolique du liquide se répète à plusieurs reprises tout au long du film, suggérant il est évident un certain nombre d'interprétations plausibles puisque tout est à "regarder" sous un angle métaphorique.
Cette "eau" dans laquelle ces hommes pénètrent et sont lentement engloutis a différentes couleurs, selon que l'on adopte la vision de la victime, du cinéaste ou bien de la jeune femme.
Je ne vais évidemment pas les énumérer puisque ma réflexion s'est d'ores et déjà tournée vers autre chose. Ceci dit, encore une fois, chacun est libre de s'y arrêter.
A mon sens, ce liquide est une représentation littérale de la "mort", peu importe la couleur.
Personnellement, ce qui a retenu mon attention de photographe, ce n'est pas l'eau, mais l'intensité de ce dernier regard.
Que signifie t-il ?, me suis-je demandée. Jonathan Glazer n'a certainement pas voulu me dire en insistant sur ce visage, que je pouvais y (sous) entendre l'élément du "désir", ou bien de "la peur". A nouveau, il m'est apparu clair qu'il y avait dans ces cadrages en close-up un lien intrinsèque avec l'idée de néant. Le regard se retrouve à son tour lui aussi être le reflet de ce vide dans lequel il est emprisonné avec l'extra-terrestre.
A ce moment là, cet homme bascule de manière irréversible depuis l'intérieur de ses yeux dans cette notion de néant.
La civilisation humaine bâtie sur ou à partir de(s) concepts psycho-socio-politico-religieux et j'en passe inventés par elle-même, nous impose des créneaux absolument tous d'ordre moral voire plus, bien trop étroits en règle générale qui empêchent toute liberté pour l'entendement tout court.
Il est par conséquent évident que tout l'intérêt de ce film réside justement dans la nécessité qu'on se détache complètement de ces interdits.
Dans cette optique, cette notion de néant ne doit pas être rapprochée à celle de la "mort", idée trop simpliste à mon goût car impliquant une idée de fin. Or, si l'on considère que le néant n'a pas de fin en soi, on ne peut que le raccorder à la notion du temps.
En effet, le vide (ou néant) et le temps ont exactement cet unique point commun, à savoir : ni début, ni fin. Il me semble donc que c'est bel et bien de vacuité existentielle dont le film "Under The Skin" parle entièrement, et sous toutes ses formes.
On comprend alors que les choix de narration cinématographique de ce récit sont tous dirigés vers cette version de l'histoire. L'impossibilité de communiquer, ni par le langage, ni par le corps, et pour finir l'absolue impossibilité d'aimer.
Ce n'est donc pas un film de science-fiction, ou un thriller ( il n'existe donc pas d'autres mots en français...? une langue si belle pourtant ! ), mais d'un drame dont il s'agit tout simplement.
Enjoy

LadyB-Glam

'Little Earthquakes' by Goddess Tori Amos. 'Give me life, Give me pain, Give me myself again...'

Commenter cet article